À juste titre pourrait-on s’interroger sur ce choix très particulier de l’auteure, qui peut constituer un
véritable obstacle au lecteur non-averti qui se lancerait de but en blanc dans
la lecture du Genji. René Sieffert, le traducteur du
roman, en donne l’explication dans son introduction, qu’il est vivement conseillé
de lire pour mieux s’immerger dans l’univers du livre. Si le roman demande au
lecteur une attention inusitée par ce choix de nommer ses personnages ainsi,
c’est pour illustrer le concept d’impermanence, auquel les personnages dans
leurs pensées y reviennent de manière récurrente, concept bouddhiste qui se
caractérise par un sentiment aigu du caractère éphémère des choses et des
êtres, et que les personnages éprouvent en particulier suite au décès d’un
proche et/ou d’un changement de situation inattendu (principalement la déchéance sociale). Sieffert fait une analogie intéressante
dans son introduction pour justifier ce choix de l’auteur, qu’il a décidé de
respecter à la lettre, contrairement à nombre de traducteurs en langue anglaise
comme Arthur Waley ou Edward Seidensticker, en citant Kamo no Chômei dans ses
« Notes de l’ermitage » :
Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est
jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se
dissipe, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré.
Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde.
Les générations se suivent, en
effet, et s’affublent des mêmes titres et des mêmes oripeaux, semblables et
interchangeables sans être jamais identiques, à l’image des gouttes d’eau
anonymes qui forment le fleuve. (p. 32-33)
Et pour corser le
tout, les personnages non seulement changent de titre, de résidence, mais ces
derniers sont de surcroît repris par d’autres personnages, avec qui il faut soigneusement
ne pas les confondre ! Par exemple, Genji et son rival, connu sous le nom
de To no Chujo (un nom qui n’apparaît jamais dans le roman !) montent en
grade tout au long du roman, à ceci près que Genji se trouve un rang au-dessus
de son rival, et qu’au fil des promotions, To no Chujo reprend les titres de
son rival, et il faut donc soigneusement ne pas confondre ces deux personnages
au fur et à mesure qu’ils s’approprient des rangs de plus en plus
prestigieux !
Cette particularité du roman, loin
d’être un simple artifice, participe de la logique du roman et renforce cet
aspect transitoire des êtres, voués à disparaître et à être remplacés par
d’autres, que ne cesse de souligner le concept d’impermanence. Pour éviter de
vous perdre comme j’ai failli l’être moi-même à plusieurs reprises, ainsi que
pour m’aider moi-même pour une éventuelle relecture, cet article se propose de
lister les principaux personnages du roman, et de détailler, sans révéler trop
de détails (pour ne pas gâcher le plaisir de lecture), les relations
qu’entretiennent entre eux les personnages, ainsi que les principaux surnoms
dont ils se trouvent affublés et par lesquels ils sont fréquemment désignés.
Bien sûr, rien n’empêche que vous preniez des notes de votre côté, ce que je ne
saurais que trop vivement vous conseiller !
N-B :
dans la liste ci-dessous, loin d’être exhaustive (il y a une myriade de
personnages secondaires non répertoriés, et la plupart de ceux intervenant dans
la partie dite d’Uji (les 10 derniers chapitres du roman) ne sont pas indiqués),
j’ai mis entre crochets les noms des personnages, qui sont souvent liés à leur
surnom dans leur version japonaise, et qui donnent leurs titres à la plupart
des chapitres du roman. À quelques exceptions près (Korémitsu, Murasaki), ces noms n’apparaissent pas dans le
roman, je les donne à titre indicatif pour faciliter leur désignation.
---------------------------------------------------------------
2 croquis, trouvés sur Wikipédia
français, sont particulièrement utiles pour les quarante premiers
« livres » du roman :
1/ Arbre généalogique des principaux
personnages du Genji
2/ Tableau des femmes du Genji à la résidence de la Sixième Avenue (ou
résidence du Rokujo).
Aile
nord-ouest
L'hiver. Dame d'Akashi.
|
Aile
nord-est
L'été.
Dame du « Séjour où fleurs au vent se dispersent »
|
Aile
sud-ouest
L'Automne.
L'Impératrice [avec l’Empereur du Reizei], fille de la Dame de la Sixième
Avenue [aussi connue sous le nom de l’ancienne Prêtresse d’Isé]
|
Aile
sud-est
Le
printemps. Dame de céans [Murasaki, car elle est l’épouse favorite de Genji],
là où réside le plus souvent le Genji.
|
Le personnage principal, Genji
Genji n’est pas à
proprement parler le nom du héros-éponyme : il s’agit d’une
« appellation honorifique accordée à un fils ou une fille d’empereur à qui
est refusée la qualité de prince du sang, qui seule permet éventuellement de
prétendre la succession au trône » (Sieffert, Introduction, p. 21). Bien
que Sieffert précise aussi que l’appellation Genji exclut toute association
avec le titre de Prince, d’où l’appellation incorrecte de « Prince
Genji », le Genji est toutefois étrangement, à de nombreuses reprises,
référé sous le vague titre de « Prince ».
Il est le fils du Premier Empereur
du roman et de la Dame du Clos aux Paulownias de l’époque, fleurs violettes
connues sous le nom de Kiritsubo.
Il est surnommé « Le
Radieux » du fait de son exceptionnelle beauté, qui fera de lui le fils
préféré de son père, et, bien sûr, lui permettra de faire pléthore de conquêtes
féminines. Un motif récurrent est que sa beauté est telle que tous, hommes et
femmes confondus, sont saisis par celle-ci : les femmes, à de rares
exceptions près, succomberont tous à son charme, alors que les hommes
souhaitent que leurs filles/sœurs s’éprennent de lui et qu’il les prenne sous
son aile (en particulier l’ermite d’Akashi). De plus, sa beauté a aussi le
pouvoir particulier, chez les personnages âgés, de leur faire oublier leur
vieillesse et de leur donner la sensation que leur vie sera prolongée de par sa
simple vue. Bien que son comportement puisse à de nombreuses reprises paraître
détestable (son incessant harcèlement des femmes qui lui résistent), le Genji se
révèle un homme bon, qui n’oublie aucune des femmes avec qui il a été en
relation intime, et dont il s’efforcera de prendre soin jusqu’à la fin de sa
vie, ce qui le différencie d’un Don Juan délaissant ses maîtresses sitôt qu’il
les a conquises.
Titres, surnoms, lieux :
- Genji, « sire le
Radieux ».
- Promu au 3e Rang (206)
- Grand Conseiller Surnuméraire
(371)
- Ministre du Dedans (375)
- Grand Ministre (494)
- Le Sire de la Sixième Avenue
- Empereur Exalté (714), à 40 ans
- Monseigneur
- Retraite Saga, durant 2-3 ans, à
la fin de sa vie (1199)
Les parents et proches du Genji (hors amantes)
Impératrice [Kiritsubo] = mère du Genji.
Son ascension
fulgurante, allant jusqu’à obtenir le titre d’Impératrice, exaspérera l’épouse
de longue date de l’Empereur (la dame du Kokiden ou Princesse Douairière).
Cette dernière, jalouse et envieuse, lui rendra la vie impossible à la Cour par
les racontars, médisances qui la rendront malade et entraîneront rapidement sa
mort, dès le livre 1. Elle laisse une mère inconsolable qui mourra rapidement à
son tour.
Titres, surnoms, lieux :
- Dame du Clos aux Paulownias
(Kiritsubo)
- Dame de la Chambre
- Octroi posthume Troisième Rang de
Cour (51)
Relations :
- père Grand Conseiller décédé, mère
qui en était l’épouse principale, de bon lignage, mais qui n’avait pas de
protecteur influent => d’où la faiblesse de la position de sa fille à la
Cour face à la dame du Kokiden.
- un frère, le Maître de Discipline,
vivant dans un couvent (286)
L’arbre
connu sous le nom de Paulownia. Surnommé aussi Arbre Impérial en botanique, ce qui lui sied particulièrement bien.
L’Empereur [Kiritsubo] = père du Genji.
Genji est son
fils préféré, mais sachant qu’il ne bénéfice pas de soutiens aussi importants
que son fils Prince Héritier (futur Empereur de Suzaku) du fait de l’entourage
de sa mère, il préfère lui donner le titre de Genji pour le protéger. Cela
s’avérera un choix prudent et judicieux puisqu’à sa mort, le Genji subira une
disgrâce qui entraînera son exil, mais qui eût pu être pire s’il avait accédé à
un rang supérieur.
Titres, surnoms, lieux
:
- l’Empereur
- l’Empereur Retiré, lorsqu’il abdique
au profit de son fils Suzaku.
Relations :
- d’innombrables fils : Genji,
Suzaku, le deuxième Prince Directeur aux Affaires Militaires, le Prince
Huitième (dans les dix derniers livres du roman)…
- Kiritsubo, sa concubine préférée
jusqu’à sa mort prématurée, avec qui il aura comme fils le Genji.
- Fujitsubo (voir section Femmes du
Genji) : sa nouvelle concubine préférée à la mort de Kiritsubo, qui a une
ressemblance physique troublante avec la défunte. Il aura un fils avec elle, le
futur Empereur Reizei.
- dame ou Impératrice du Kokiden : aussi appelée l’Épouse
impériale, la Princesse Douairière,
mère de Suzaku : elle bénéficie d’un puissant entourage en tant que fille
du Ministre de la Droite, et en profite pour faire souffrir ses rivales auprès
de l’Empereur. Elle poursuivra de sa haine jalouse le Genji, et provoquera son
exil. Elle déménage par la suite au Clos au Prunier
(278).
Empereur [Suzaku] = Demi-frère du Genji.
C’est un homme
accompli dans les arts et d’une grande beauté, mais moindre toujours par
rapport au Genji. Influencé par sa mère, et bien que contre sa volonté, il
consent à l’exil du Genji. Mais un mystérieux mal commence à le ronger, ainsi
que sa mère, durant l’exil prolongé du Genji, qu’il attribue à une vengeance
posthume de son père, dont la volonté bienveillante envers le Genji n’a pas été
respectée. Il décide d’abdiquer au profit de l’empereur Reizei. Il reviendra
dans l’intrigue avant de se faire moine, inquiet vis-à-vis de sa fille préférée,
la Princesse Troisième (section Femmes du Genji)
Titres, surnoms, lieux :
- Suzaku = lieu où vivent les
Empereurs qui ont abdiqué.
- Prince Héritier, puis Empereur, puis Empereur Retiré, Empereur Religieux (suite à sa conversion
religieuse)
Relations :
- Épouse Impériale : la Dame
Régente du Service Intérieur, avec qui Genji aura une relation, et qu’il
continuera malgré tout à aimer.
- un fils, le Prince Quart, qu’il a
eu avec la Dame du Shôkyôden, fille du Ministre de la Droite (364) et qui
deviendra le 4e et dernier
Empereur du livre (206). La mère se montrera peu concernée par la Princesse
Troisième (724), contrairement à son fils (809)
- 4 filles en tout, dont la
Princesse Troisième.
2 autres frères du Genji.
- un frère qui devient Prince Directeur aux Affaires Militaires
(à ne pas confondre puisqu’ils seront nombreux à porter ce titre) : il est
semble-t-il très proche du Genji depuis leur enfance.
Fait la cour à la dame de l’aile
occidentale, par l’intermédiaire de lettres (Tamakazura) (572)
Frère cadet du
Genji, « rien d’extraordinaire par l’apparence, mais manières gracieuses,
paraît plus âgé » (587)
Arbitre au concours de parfums (687)
- Prince Huitième, ou prince
d’Uji : il n’est mentionné que dans la partie dite d’Uji, après la
mort du Genji.
Le destin de ses trois filles
constituera l’enjeu principal de la fin du roman.
Son père est feu Empereur Retiré, sa
mère une Épouse Impériale (1057), et il a hérité des biens d’un aïeul Ministre.
Une femme morte, fille de Ministre
(1054)
Korémitsu no
Ason = serviteur du Genji.
Fidèle serviteur
du Genji, en particulier pour ses escapades amoureuses, et en tant que messager.
L’un des rares à être constamment mentionné via son nom.
Titres, surnoms, lieux :
- Promu Directeur Adjoint (331)
- Gouverneur de Tsu et Préfet de la
Ville Gauche (509)
Relations :
- frère aîné = l’Abbé ; un
beau-frère = le Gouverneur de Mikawa (111)
- fils aîné : un serviteur de
Yugiri, qui joue avec réticence les entremetteurs (512) pour ce dernier qui
convoite sa sœur. Mentionné en tant qu’officier de la Garde Militaire (689)
- une fille de Korémitsu, convoitée
par Yugiri (510). Demoiselle du Goséchi, la danseuse. Son père ambitionne
qu’elle devienne Régente en Second du Service Intérieur (512) Elle deviendra la maîtresse de Yugiri avec qui elle aura de nombreux enfants.
- femme de Korémitsu : est
encline à donner sa fille à Yugiri, en se basant sur les qualités du Genji, son
père (513)
[To no Chujo] = l’ami et rival du
Genji.
Il
est aussi le beau-frère du Genji, Aoi étant la sœur de To no Chujo. Très
complices dans leur jeunesse, en particulier au début du livre 2, où To no
Chujo raconte notamment son aventure avec Yugao, ils se retrouvent
régulièrement pour prendre part aux diverses festivités organisées dans la Cour,
où tous deux excellent, dans la danse mais surtout dans la musique.
Progressivement, les amis s’éloigneront l’un de l’autre, sans toutefois qu’une
hostilité ou haine s’instaure entre les deux. Ils rivalisent notamment dans la
conquête des femmes, notamment sur Suétsumu-hana, ou Gen no Niashi, où leur
poursuite de ces deux femmes prennent des proportions plutôt comiques, mais le
Genji aura toujours l’avantage de par sa beauté surhumaine. Leurs désaccords
les plus importants surviendront à l’occasion de placer leurs protégées auprès
de l’Empereur Reizei, puis à propos du mariage de Yugiri, fils de Genji, avec
la demoiselle fille de To no Chujo, que ce dernier désapprouve au vu du rang
trop modeste que Yugiri occupe alors. Ils se réconcilieront néanmoins dans leur
vieillesse, rapprochés par leurs malheurs respectifs. To no Chujo montre un
caractère plutôt sec, ambitieux (au point de blesser ses proches, en
particulier sa mère), et sérieux qui tranche avec l’insouciance qui le
caractérise dans sa jeunesse et avec celui du Genji, qui bien volontiers
délègue ses responsabilités à son ami pour avoir davantage de temps libre à sa
disposition.
Titres, surnoms, lieux :
- Secrétaire et Capitaine de la
Garde.
- Commandant Chef du Secrétariat.
- Commandant du Troisième Rang,
écarté des promotions (298) au moment exil du Genji.
- Moyen Conseiller Surnuméraire
(376)
- Grand Conseiller et Général de la
Droite (465)
- Ministre du Dedans (494) +
direction des affaires de l’Empire.
- Grand Ministre (717)
Relations :
- père = [Sadaijin], le Ministre de
la Gauche.
- mère = [Ōmiya] Princesse Mère.
- frère d’Aoi, la femme du Genji.
- sa femme : quatrième fille du
Ministre de la Droite (298).
- Une de ses filles est la nouvelle
dame du Kokiden, Épouse Impériale (494) de l’Empereur Reizei. Elle a donné
naissance à une Princesse (1005)
avec l’Empereur Retiré Reizei (1008), qui sera convoitée par Kaoru et Niou
(1008).
- servante : dame Taïfu, qui
méprise Yugiri (714)
- 3e fille = jeune
personne de l’aile du nord, septentrionale. (603, 604, 609). Méprisée par les
domestiques par son langage familier et rustique. Elle est cruellement moquée
par To no Chujo qui lui demande d’écrire un poème pour appuyer ses prétentions
à devenir Dame Régente du Service Intérieur (646).
- fils aîné : Kashiwagi (voir Princesse
Troisième)
- deuxième fils : chante La Haute Dune (299, 376). Caractère paternel
(879) => futur Grand Conseiller
Inspecteur des Marches, marié à « pilier de cèdre ».
Relations :
-
deux filles d’une défunte épouse (1012)
*aînée = 17-18 ans, donnée au
Prince Héritier. À l’aile sud, puis au Palais, avec sa mère.
* cadette = aile occidentale. Son
père la destine à Niou, via une lettre avec prunier rouge, mais il a en vue une
autre femme => elle ne veut donc pas d’une union avec en constatant son inconstance.
Associée au prunier rouge.
- une belle-fille = fille de
« pilier de cèdre » avec feu Prince Directeur aux Affaires Militaires
= timide, luth, aile orientale. Il ne l’a
jamais vue, ce qui suscite son agacement par cet excès de protection.
- un fils, jeune seigneur, page.
Ami avec Niou. Précédemment le préféré du Prince Héritier, mais ennui avec.
- la demoiselle = fille de To no
Chujo avec l’épouse d’u Grand Conseiller Inspecteur des Marches. A grandi avec Yugiri
jusque ses 10 ans. Associée à l’image de l’oie sauvage (503). A 14 ans à son apparition
(chap. 21). Référée comme la Dame de la
Troisième Avenue, où elle vit avec Yugiri après leur mariage.
- fils mentionnés lors de la partie
de balle-au-pied (788)
*Référendaire Chef du Secrétariat
*Lieutenant de la Garde Militaire
*Sire du Cinquième Rang
[Yugiri] = le fils du Genji et Aoi.
Il
sera élevé sévèrement par Genji (qui en a eu l’idée par sa belle-mère, Ōmiya), qui ne veut pas lui donner une
ascension trop aisée et rapide, en lui faisant étudier durement des années
durant, et lui faisant commencer sa carrière dans la Cour aux rangs les plus
modestes : il en aura quelque ressentiment dans ses rapports avec autrui,
et en tirera aussi une mine sérieuse, plus austère, par rapport à son père.
Rapidement, il se lie avec un nombre toujours croissant de femmes, et aura au
total 12 enfants (970).
Titres, surnoms, lieux :
- le jeune seigneur (310)
- sire le Page
- au Sixième Rang, porte les habits
verts (510), dont il est régulièrement complexé.
- Sire l’étudiant, le Chambellan
(519)
- Sire Commandant (548)
- Commandant Conseiller (647)
- Moyen Conseiller
(714) et emménage à la Troisième Avenue (715), alors qu’il habitait jusque là
la demeure d’été à la Sixième Avenue (avec « fleurs au vent qui se
dispersent »), lorsqu’il se marie avec une fille de To no Chujo.
- devient Sire Général de la Droite (767)
- Grand Conseiller
à la Gauche (801)
- devenu Ministre de la Droite (chap. 42), sans que la promotion soit
explicite.
- devient Ministre
de la Gauche (1050), à la mort de l’ancien Ministre de la Gauche.
Relations :
- marié avec une fille de To no Chujo, la demoiselle,
avec qui il est attaché depuis l’enfance, mais qu’il trouve rapidement
ennuyeuse cependant une fois l’union faite.
- [Yugiri] = le fils du Genji avec Aoi. Associé au « brouillard
du soir » (livre 39), qui eut lieu lors de ses rendez-vous insistants
auprès de la Princesse Seconde, la
femme de Kashiwagi.
- Le meilleur ami
de Kashiwagi, le Capitaine des Gardes des Portes.
- a de multiples
enfants (3 fils, mentionnés p. 810) avec Tamakaruza (809), qu’il confie souvent
à « fleurs au vent qui se dispersent ».
- un fils de Yugiri, Capitaine
Secrétaire (1023), qui convoite l’aînée de Tamakuzara (1036). Promu Commandant
du Troisième Rang (1049), puis Conseiller (1050). Il a 27-28 ans à son apparition.
- fille aînée est la favorite du
Prince Héritier (1003)
- Demoiselle Sixième, sa fille avec Tamakazura. Confiée à la Princesse de la Première Avenue (= Princesse Seconde, femme de Kashiwagi). Mariée à Niou, le nouveau Prince Directeur aux
Affaires Militaires (1202). La négligence de ce dernier envers sa femme
causera l’irritation fréquente de Yugiri.
- nourrice = dame Saïshô (312). Elle
le défend vigoureusement sur sa valeur contre ceux moquant son rang inférieur,
dans sa jeunesse (506-507). Elle gardera une grande rancune envers To no Chujo
qui s’est longtemps opposé à son mariage avec sa fille (716).
Les femmes/amantes du Genji (+ leurs proches)
N-B :
quelques-unes parmi celles de cette liste résisteront toutefois jusqu’au bout
aux avances insistantes du Genji.
[Fujitsubo]
: la Dame du Clos aux Glycines.
Belle-mère du
Genji présentant une ressemblance frappante avec la mère du Genji, la Dame du
Clos aux Paulownias.
C’est pourquoi elle devient
rapidement la compagne favorite de l’Empereur, père du Genji : elle est donc
la belle-mère de ce dernier. Genji s’en éprend en entendant dire qu’elle
ressemble à sa mère…
Elle sera rongée par le remords et
la culpabilité pour une faute grave qu’elle aura commise (164, 460, 486), dont
elle meurt à 37 ans environ.
Malgré tout, garde un grand goût
pour la peinture, prenant part en juge au concours, au point d’oublier
dévotions (424-425).
Titres, surnoms, lieux :
- Promue Impératrice par son mari (223)
à 20 ans, qui veut lui assurer une position inébranlable, et pour renforcer
celle du Genji, face à l’Impératrice du Kokiden.
- Habite de nouveau la résidence de
la Troisième Avenue (277) après la
mort de son mari.
- devenue nonne, est souvent
désignée par l’épithète « Religieuse »
jusqu’à sa mort.
Relations :
- c’est la Princesse Quatrième,
fille de l’Empereur précédent et de sa mère la Douairière, qui fut Épouse
Impériale (162)
- a un fils avec son mari, le futur Empereur de Reizei. Il a 11 ans lorsqu’il
devient Empereur (375), abdiquera sans héritier (801) Prend pour concubine la
fille aînée de Tamakazura, pour qui il nourrit une continuelle obsession, cette
dernière l’évitant soigneusement sachant cela. Avec cette fille, sont nés une
Princesse puis un Prince (chap. 44)
- oncle = le Maître des Moines de
Yokawa, qui lui coupe la chevelure pour qu’elle devienne nonne (294)
- frère aîné, Prince Directeur aux
Affaires Militaires. A une épouse très jalouse, qui cause la mort de la mère de
Murasaki, mais qui se repent en voulant accueillir l’enfant (180). Fujitsubo est donc la tante de Murasaki,
d’où leur ressemblance physique.
Titres, surnoms, lieux :
Devient Prince Directeur aux
Rites (494)
50 ans (519) : certaine
rancune du Genji envers lui, car il a renié ce dernier lors son exil, bien
qu’il l’honore par amour pour Murasaki (672)
Habite la Huitième Avenue.
Relations :
- frère de Fujitsubo, père de
Murasaki.
- a une autre fille, mariée au
Général de la Droite, qui la quittera pour Tamakazura.
La
glycine, associée à Fujitsubo (du japonais Fuji).
Aoi
Épouse officielle
du Genji : elle n’a que 16 ans lors de son mariage arrangé avec lui, alors
âgé de 12 ans. C’est un procédé semble-t-il courant pour un homme de prendre
une femme plus âgée que lui pour le faire apparaître plus mature et lui assurer
une certaine protection, la même situation se présentant plus tard pour
l’empereur Reizei. Son mariage avec le Genji n’est pas heureux.
Relations :
- ses parents sont le Ministre de la Gauche [Sadaijin] et la Princesse mère [Ōmiya], qui est la sœur
de l’Empereur Kiritsubo. Ce qui fait qu’Aoi est la cousine du Genji. Elle est
leur seule fille.
- son frère est To no Chujo, le
rival de Genji.
- avec Genji, elle aura un
fils : Yugiri.
[Asagao] = Belle-du-matin.
Elle
est subrepticement mentionnée dès le livre 2, comme étant la femme à qui Genji
adresse un poème et qu’il tente de séduire (90), poème accompagné de fleurs
nommées « belles-du-matin ».
Elle ne cède jamais aux avances du
Genji, ce qui le tourmente, et l’incite à lui envoyer continuellement des
lettres et poèmes pour tenter de l’infléchir (238)
Elle a une conscience aigüe de
l’inconstance de l’homme, et craignant pour sa réputation, ne cèdera jamais à
Genji, bien qu’elle soit apparemment amoureuse de lui, concevant
progressivement une aversion pour le monde (livre 20).
Mentionnée pour la dernière fois,
lorsque Genji reçoit une lettre avec un rameau de prunier défleuri (687).
Titres, surnoms, lieux :
- devient la prêtresse de Kamo, les
lettres du Genji continuent via Chûjô (279). À la mort de son père (464), elle
renonce à être prêtresse et se retire.
Relations :
- c’est la fille du premier Prince
Directeur aux Rites, qui est favorable à une relation avec Genji, bien que sa
fille ne le soit pas, estimant une éventuelle relation humiliante pour elle.
- nièce de la Princesse Cinquième
(488), que Genji prétend visiter alors qu’il continue de tenter de séduire
Asagao…
- ses femmes de compagnie sont aussi
favorables à Genji.
- ses frères, car ils n’ont pas la
même mère, ne se préoccupent pas d’elle.
Des
belles-du-matin, ou Asagao.
[Dame du Rokujo] : la Dame de la Sixième Avenue.
Sa
première mention est très confuse : elle semble être une maîtresse déjà de
longue date du Genji, sans que l’on sache exactement comment leur relation a débuté.
Certaines théories avancent l’idée qu’un chapitre est peut-être manquant pour
comprendre son apparition soudaine (c’est à elle que se réfère le début du
livre 4, faisant état que « discrètement, [Genji] fréquentait les
alentours de la Sixième Avenue), sans contextualisation, dans le roman. Un
célèbre épisode du roman la voit impliquée dans un incident de chars avec Aoi,
la femme du Genji.
Elle jouera un rôle très important
dans le roman, de manière inattendue pour le lecteur non-averti, que je laisserai
à chacun de découvrir par lui-même.
Titres, surnoms, lieux :
- la Dame de la Sixième Avenue.
- aussi La Dame de la Chambre.
Relations :
- a un père Ministre. Fut mariée à
16 ans à un Prince Héritier, décédé lorsqu’elle avait 20 ans. À 30 ans, elle
fait son retour au Palais.
- Sa fille est la prêtresse d’Isé,
avec qui il y a un écart d’âge de 16 ans.
[Akikonomu] = La Prêtresse d’Isé.
C’est
la fille de Rokujo avec un défunt Prince Héritier (234). Du fait de son lignage
prestigieux, le père du Genji la traite comme son propre enfant, et exhorte
Genji à en faire de même, le prévenant que son renom pourrait être terni s’il a
une aventure avec elle. Elle suscite aussi l’intérêt de l’Empereur Suzaku,
suite à une discussion sur sa beauté (290). Elle est très timide vis-à-vis du
Genji, croyant que même faire entendre sa voix serait inconvenant (394). Suzaku
se fait pressant pour l’avoir dans sa Cour, mais le Genji parvient au final à
lui obtenir une position très avantageuse, en partie pour payer sa dette envers
Rokujo.
Titres et lieux :
- prêtresse d’Isé, puis l’ancienne
Prêtresse d’Isé, à la mort de sa mère.
- Devient Épouse Impériale (466).
- devient Impératrice (494) de
l’Empereur Reizei, et déménage au Clos au Prunier. Elle ne donnera pas à ce
dernier d’héritier cependant, ce dont Genji se désole.
- elle occupe l’aile sud-ouest de la Résidence du Genji à la Sixième Avenue. Son
jardin est associé à l’automne (voir
tableau). Puis à la mort du Genji, elle revient au Palais (1003)
[Utsusémi] = la « cigale »
Genji
tente de la séduire dans un moment de désœuvrement, dès les livres 2 et 3 du
roman. Elle se montre froide avec Genji, le fuyant, bien qu’elle soit troublée
et sous le charme de ce dernier, ce que ce dernier associe à un manège, qui
l’irrite et excite son désir (116). Lors de leur rencontre, au cours de
laquelle Genji s’introduit la nuit dans sa chambre, elle lui échappe et laisse
échapper sa robe de soie grège, que Genji retient (105-106). Cette robe laissée
derrière elle est comparée à la « mue d’une cigale » dans un poème
écrit consécutivement à leur rencontre.
Titres, surnoms, lieux :
- l’image de la « mue de la
cigale » reviendra régulièrement pour la désigner.
- dame du poème de
« l’arbre-balai » (415)
- deviendra nonne suite au décès de
son mari. Le Genji la rencontre une dernière fois avec émotion (562)
Relations :
- a un frère cadet qui jouera un
rôle d’intermédiaire entre elle et Genji.
- épouse du Gouverneur d’Iyo, qui
deviendra Gouverneur de Hitachi (415)
- belle-mère du Gouverneur de Ki,
devenu Gouverneur de Kawachi, qui, libertin, tente de la séduire et ne la
protège pas comme son père lui avait demandé, ce qui l’incite à se faire nonne
(418)
[Nobika no Ogi] = Demoiselle de l’Ouest.
Le
Genji la voit jouer avec entrain au Go alors qu’il cherche un moyen de voir
Utsusémi. La nuit venue, il la confond avec Utsusémi, mais décide au final de
coucher avec elle lorsqu’il se rend compte de son erreur ! Car elle lui
cède trop facilement, le Genji se désintéresse rapidement d’elle, la laissant
confuse et mélancolique (108).
Titres, surnoms, lieux :
- la demoiselle de l’ouest, en
référence à sa position tournée vers l’ouest lorsque le Genji espionne la
résidence où vit Utsusémi (102).
- associée au roseau, que le Genji
attache à une lettre qu’il lui adresse (181).
Relations :
- elle est la sœur du Gouverneur de
Ki, donc la belle-fille d’Utsusémi.
- se marie à un Chambellan
Lieutenant plus tard (référence à retrouver).
[Yugao] = Belle-du-soir.
Elle
est au centre du livre 4 auquel elle donne son nom. Elle est toutefois
mentionnée dès le livre 2, où elle est l’objet d’un long récit par To no Chujo,
dont elle a été la maîtresse pendant 3 ans et avec qui elle a eu une fille. Elle
a une nature peureuse et tend à fuir ses problèmes en se cachant, suite aux
menaces du Ministre de la Droite (le père de la femme de To no Chujo). Elle
feint une certaine insouciance dans ses rapports avec Genji bien qu’elle soit
constamment préoccupée. Elle a 19 ans lors de son apparition.
Titres, surnoms, lieux :
- belle-du-soir, en référence à la
fleur blanche qui se trouve sur la palissade de sa demeure, au moment où Genji
la rencontre.
Relations :
- père Commandant de la Garde du
Troisième Rang.
- a une fille, Tamakazura, avec To no Chujo, alors Commandant Chef du Secrétariat.
Elle a 2 ans au moment où Yugao rencontre Genji.
- a une jeune servante fidèle, Ukon, qui était la fille de la nourrice
défunte de Yugao, et qui a été prise en amitié par le père de Yugao. (123,
139).
Bien
qu’il existe semble-t-il différentes espèces de cette fleur, elle est
explicitement décrite comme blanche dans celle du roman.
Murasaki
C’est
la femme favorite de Genji. Il la rencontre pour la première lors d’une
retraite qu’il fait dans une montagne, pour apaiser son chagrin dû à la mort
d’une de ses maîtresses. Il en tombe amoureux, alors qu’elle n’a que 10 ans, en
raison de sa ressemblance troublante avec Fujitsubo (qui elle-même ressemble à
la mère du Genji, l’Impératrice Kiritsubo…), cette dernière étant sa tante.
Genji l’enlève à son père qui voulait la récupérer, pour l’élever lui-même et
la façonner à sa guise pour en faire l’épouse idéale, un peu comme Arnolphe
dans L’École des femmes de Molière.
Malgré ces circonstances peu reluisantes, Genji finira par éprouver un réel
attachement pour Murasaki, la comparant sans cesse, à son avantage, par rapport
à ses autres maîtresses, bien que son libertinage fasse souffrir en silence
Murasaki (vis-à-vis de la dame d’Akashi et de la Princesse Troisième en
particulier). À sa grande tristesse, elle n’aura pas d’enfants et se consolera
en partie en élevant les enfants et petits-enfants du Genji. Exprime le désir
régulier de se faire nonne du fait de sa crainte constante de déchoir dans
l’estime du Genji, de par la vieillesse et par ses maîtresses plus jeunes.
Titres, surnoms, lieux :
- Dame de la Deuxième Avenue, où elle
vécut durant son enfance et le début de sa vie adulte avec le Genji, cachée.
- l’une des rares à être appelée par
son propre nom, Murasaki.
- la dame de céans.
- associée au jardin de printemps.
Relations :
- son père est le premier Prince Directeur aux Affaires Militaires
(qui deviendra Prince Directeur des
Rites), qui est le frère de Fujitsubo. Cette dernière est donc sa tante.
- sa mère est morte des tourments
infligés par la femme légitime du Prince Directeur aux Affaires Militaires,
excessivement jalouse, mais qui exprime toutefois l’envie de recueillir
l’enfant. Elle était la fille d’un défunt Grand Conseiller Inspecteur des
Marches avec la sœur cadette du Maître des Moines. (153)
- une demi-sœur est la première
femme du Général de la Droite.
- une autre devient une Épouse
Impériale de l’Empereur Reizei, poussée par son père.
- dame nonne qui l’a élevée.
Le grémil,
ou Murasaki, fleur violette.
La rencontre, ou plutôt Genji espionnant à leur insu (une
pratique dont les hommes du roman semblent friands) les femmes, dont la jeune
Murasaki, qu’il aperçoit pour la première fois. Son complice Korémitsu est
aussi présent, assis (livre 5)
[Suétsumu-hana] = « la fleur dont se cueille la pointe »
C’est
une femme extrêmement timide, gauche, incapable d’écrire des poèmes
remarquables et inspirés (contrairement aux autres amantes du Genji) ou
d’exceller en un quelconque art, mais surtout très laide. Le Genji la prend
pour maîtresse par accident pourrait-on dire, car il est de coutume dans le
roman pour les hommes de s’éprendre de femmes qu’ils ont à peine entrevu (les
femmes, en particulier celles qui sont nobles, doivent éviter d’être vues par
les hommes). La désillusion du Genji lorsqu’il s’en rend compte est assez
comique, tout comme le reste de leurs interactions dans la suite du roman,
surtout des échanges de lettres et de cadeaux à l’occasion d’événements
importants. Son abandon et son oubli (temporaire) par le Genji constituent
cependant un moment poignant du roman : le Genji continuera au final de
prendre soin d’elle, ayant pitié d’elle bien qu’il ne ressente aucune
attraction pour elle.
Titres, surnoms, lieux :
- « la fleur dont se cueille la pointe », en référence à son nez
rouge qui contraste fortement avec le reste de son visage, et que le Genji
remarque en particulier par temps neigeux.
- emménagera dans la première
résidence du Genji, la résidence de l’est, dont elle occupera l’aile ouest.
Relations :
- elle est la fille noble du défunt Prince de Hitachi : malgré son
manque de talents particuliers, elle conservera cependant une certaine fierté
de par ses origines aristocratiques.
La
carthame, en anglais Safflower,
associée à Suétsumu-hana.
[Gen no Niashi] = Régente en Second du Service Intérieur.
C’est
la plus âgée des amantes du Genji, qui a un caractère fort lubrique malgré son
âge déjà avancé : elle a autour de 57-58 ans (Genji en a alors 19) lorsqu’elle
fait son apparition au livre 7. Elle sera cruellement moquée par le Genji lors
d’une rencontre ultérieure au cours d’un défilé. Elle vivra jusqu’à un âge très
avancé pour l’époque, réapparaissant au livre 20, ce qui contraste avec tant
d’autres personnes de sa génération depuis longtemps décédées (479).
Titres, surnoms, lieux :
- Régente en Second du Service Intérieur, au service de l’Empereur
Kiritsubo.
[Oborozukiyo] = Dame Régente du Service Intérieur.
Elle
aura une aventure avec Genji qui aura des conséquences désastreuses pour ce
dernier. Le Genji la rencontre lors d’une nuit d’ivresse, au cours duquel
s’ensuit un échange d’éventails (227). Elle est profondément aimée par Suzaku
(329), bien qu’elle affiche sa préférence pour l’irrésistible Genji. Elle
semble très sensible à la honte, qui la paralyse, la rend muette, et la fait
rougir intensément.
Titres, surnoms, lieux :
- « la dame de la lune de l’aube », qui se réfère aux
circonstances de sa rencontre avec Genji.
- devient la nouvelle Dame Régente du Service Intérieur (278)
- elle emménage au Kokiden,
jusqu’alors lieu de résidence de l’Impératrice Douairière.
Relations :
- fille préférée du premier Ministre
de la Droite, dont elle est la sixième fille.
- sœur cadette de l’Impératrice
Douairière.
- concubine de l’Empereur Suzaku,
qui est son neveu, tout comme le Genji… Elle n’a semble-t-il pas d’obligations
officielles, n’ayant pas le statut d’Épouse Impériale.
[Hanachirusato] = « Fleurs au vent qui se dispersent »
Le
Genji a une aventure avec elle qui n’est pas mentionnée, avant qu’elle ne soit
présentée et que Genji la prenne en charge dans sa situation précaire dans le
livre 11 auquel elle donne son nom. Elle occupe un rôle très secondaire durant
le roman, bien qu’elle fasse néanmoins partie de ses favorites emménageant dans
la résidence du Rokujo. Elle se distingue par un caractère bon et qui accepte
sereinement sa situation (456). Elle ne semble guère se distinguer par sa
beauté, au vu du portrait déplaisant qu’en fait Yugiri (514).
Titres, surnoms, lieux :
- Demoiselle Troisième.
- « séjour où fleurs au vent se
dispersent ».
- la Dame de la haie.
- Habite aile occidentale de la
résidence de l’Est, 2e Avenue.
- puis l’aile nord-est de la
résidence de la Sixième Avenue. Son jardin est associé à l’été.
Relations :
- c’est la sœur cadette de la Dame
du Reikeiden, une Épouse Impériale tombée en disgrâce après la mort de
l’Empereur Kiritsubo car elle ne lui a pas donné d’enfants.
[Akashi no Kimi] = la Dame d’Akashi.
C’est
la seconde femme préférée du Genji, dont il fait la connaissance lors de son
exil à Suma. Elle est la musicienne la plus accomplie du roman, et c’est par
ce moyen principalement qu’elle suscite la curiosité et le désir du Genji. Son
caractère est d’une exceptionnelle humilité (elle est initialement effrayée par
le rang du Genji, si supérieur au sien), donnant certains passages tendrement
ironiques de la part de Murasaki (l’auteure). Elle ne fait aucun impair lors de
son déménagement en ville, dans la Résidence de la Sixième Avenue, puis dans le
Palais pour accompagner sa fille. Elle fait le choix douloureux mais profitable
de laisser l’éducation de sa fille à Murasaki, puis de ne pas venir à la Cour
en tant que mère de sa fille, pour ne pas ternir l’image de cette dernière. C’est
peut-être mon personnage préféré de tout le roman, à égalité avec Murasaki.
Titres, surnoms, lieux :
- Akashi se réfère à la région dont
son père est le gouverneur.
- dame d’Ôi : référence à sa
résidence temporaire, qui appartenait à un aïeul qui fut Prince Directeur aux
Affaires du Dedans (433), qui possédait une demeure à Ôigawa, face à la
rivière, à l’ombre des pins. Proche d’une résidence du Genji, le Katsura.
- elle emménage dans l’aile
nord-ouest de la Résidence nouvelle du Genji. Son jardin est associé à l’hiver.
Relations :
- père : Gouverneur ou Prince d’Akashi, dit « Le
Religieux » car il décide de mener une vie à l’écart du monde puis se fera
moine. Il est cousin avec la mère du Genji, qui était la fille de son oncle
Grand Conseiller Inspecteur Général (337). Il est cependant mentionné bien plus
tôt dans le roman, lors du séjour dans les montagnes du Genji dans le livre 5
(147 et 148), où il est dit qu’il élève sa fille avec une grande ambition en
tête. Son père était Ministre (355), et il est héritier à la troisième
génération de Sa Majesté d’Engi (353). Il se sent en permanence en décalage par
rapport au monde mondain, en raison de ses manières qu’il qualifie de
« rustiques », paysannes, ce qui le décide à un retrait précoce du
monde.
- mère, dite « la dame
nonne ». Elle souffre de l’exil volontaire de son mari bien qu’elle ait
accepté par amour pour ce dernier. Elle apprécie le Genji pour sa compassion
(441-442), et se montre très expansive lors de la naissance de son
arrière-petite-fille, espérant la voir grandir (712), bien qu’elle ait à ce
moment entre 65-66 ans (770)
- fille avec le Genji : future Impératrice avec le dernier Empereur du
roman. Élevée par Murasaki pour lui assurer un plus grand renom, par rapport
aux origines plus modestes de sa mère. Elle en tire des manières parfaites qui
lui vaudront la plus haute ascension possible, mais aussi un certain orgueil,
par ignorance de ses véritables origines. Elle changera cependant en les
apprenant et en étant attendrie par l’émotion de sa grand-mère maternelle en
particulier, qui se chargera de lui conter des souvenirs qu’elle n’a pas conservés.
Titres, surnoms, lieux :
- Épouse Impériale.
- Promue Dame de la Chambre (780)
- Impératrice.
Relations :
- fils aîné : le Prince
Premier qui est le dernier Prince Héritier du roman (801)
- deuxième fils : le Prince
Tiers qui sera un personnage central dans la partie d’Uji du roman, en tant que
nouveau Prince Directeur aux Affaires Militaires.
[Tamakazura] = Parure Précieuse.
La
fille longtemps disparue de Yugao et To no Chujo, elle réapparaît, âgée de 20
ans, suite à la mort de son protecteur, et mari de la nourrice qui l’a prise en
charge, l’Adjoint au Gouverneur Délégué de Dazaï (524). Conscients de sa noble
condition mais aussi de sa fragilité (elle se trouve dans une province aux
mœurs davantage rustiques, cible potentielle de partis en inadéquation avec son
rang, et sera rapidement l’objet de désir d’un Contrôleur de Cinquième Rang), sa
nourrice et son fils Bugo no Suké décident, malgré leurs difficultés, et
par dévouement pour elle et aux désirs de l’Adjoint défunt, de l’amener en
ville à la recherche de Yugao et/ou de son père (dont ils ignorent cependant
l’identité). Par un heureux hasard, elle rencontrera Ukon, désormais au service du Genji, et ce dernier décide de la
prendre en charge, avec des intentions toutefois ambivalentes, entre celles
d’un père et d’un amant, ce qui la mettra mal à l’aise à de multiples reprises.
Objet de bien des attentions, elle finira par épouser le Général de la Droite,
dans des conditions rocambolesques. Elle sera ensuite brièvement le centre de
l’attention d’un chapitre ultérieur à la mort du Genji, où trouver une position
à ses filles lui causera bien des soucis et tourments.
Titres, surnoms, lieux :
- Tamakasura : Parure précieuse
= en référence à un poème du Genji (550)
- elle emménage dans le même
quartier que la dame du « séjour où fleurs au vent se dispersent »,
dans l’aile occidentale (546) => d’où la Dame de l’aile occidentale.
- elle est aussi le centre du livre
25 « Les lucioles », où elle est exposée à leur lumière en présence
du frère du Genji (583)
- déménage brièvement au Jôkyôden au
Palais : elle sera désirée par l’Empereur Reizei. Et deviendra Dame Régente du Service Intérieur,
promue au 3e Rang (677)
Relations :
- fille de Yugao et de To no Chujo,
elle passera cependant aux yeux du monde comme la fille du Genji.
- épouse le Général de la Droite [Higekuro],
qui a déjà une femme, la sœur aînée de Murasaki.
Titres :
- deviendra un Ministre très puissant.
Relations :
- frère de l’Épouse Impériale
mère du Prince Héritier.
- première épouse : sœur
aînée de Murasaki, qu’il juge trop vieille, en proie à des crises de folie, et
qui le quittera avec sa fille pour revenir chez son père, enragé par la
conduite de Higekuro. Il a de nombreux enfants avec elle, dont une fille aînée,
Maki-bashira (le « pilier de
cèdre », livre 31). Cette dernière épousera le 2e fils de To no Chujo, [Kobai], Grand Conseiller Inspecteur des Marches, dans la partie d’Uji,
homme ambitieux jaloux de Kaoru (1245).
- 2 filles avec Higekuro :
l’aînée deviendra une concubine de
l’Empereur Retiré Reizei, et l’autre lui succédera au Palais en tant que Dame Régente du Service Intérieur.
[Onna San no Miya] = la Princesse Troisième.
Fille isolée de
l’Empereur Suzaku, elle lui est un constant tourment car elle est née d’une
mère au lignage faible, qui ne peut lui assurer une protection suffisante en
l’absence future de son père. Elle sera ainsi l’obstacle majeur de ce dernier
avant son entrée en religion. Il manœuvre de sorte que Genji ne puisse refuser d’en
faire une de ses concubines, contre son gré. Cela provoquera la jalousie et
détresse de Murasaki, du fait que sa nouvelle rivale possède un rang supérieur
à toutes les autres compagnes du Genji. Cependant, elle a un caractère enfantin
et imprudent, qui lui fera commettre d’importantes fautes pour une femme de son
rang, entre autres être vu par Kashiwagi qui aura des conséquences désastreuses
pour la suite du roman.
Elle a 13-14 ans lors son
introduction, tardive, dans le roman (723).
Titres, surnoms, lieux :
- Princesse Troisième.
- Princesse de Suzaku-in (746)
- Accède au Deuxième Rang (809)
- se fera nonne suite à sa faute
lourde envers le Genji, et sera référée en tant que Princesse Religieuse. Elle déménage au palais de la Troisième
Avenue.
Relations :
- mère = Dame au clos des Glycines,
au lignage faible.
- a un fils avec le Genji qui sera
le personnage principal de la partie d’Uji, Kaoru.
- harcelée par [Kashiwagi], fils aîné de To no Chujo, le Capitaine des Gardes des Portes de la Gauche.
Titres :
- Promu Moyen Conseiller (830)
puis Grand Conseiller Surnuméraire (879)
- Associé au « saule »
par un poème. (891)
- Kashiwagi signifie
« chêne », titre du livre 36.
Relations :
- sa femme est la
Princesse Seconde, sœur de la
Princesse Troisième d’une autre dame. (830)
- Aussi
Princesse de la Première Avenue.
- Emménage aux
appartements du nord-est, Sixième Avenue (1003)
Mais t'es un GRAND malade!!!!!! :D
RépondreSupprimerj'ai cru à un article sans fin...
trop complexe pour moi! et de toute façon je n'aime/n'accroche pas la litt japonaise... à part peut-être Tanizaki avec l'"Eloge de l'ombre"...
Ah, mais l'intention de l'article n'est pas de tout lire dans le détail, il sert surtout à aider celui qui se lancerait dans la lecture du "Genji" et aurait du mal à suivre l'action, ce dont personnellement j'ai moi-même beaucoup souffert au départ. A plusieurs reprises, je me disais : "Mais qu'est-ce qui se passe bon Dieu, c'est qui qui parle ou qui agit là ?!?"
SupprimerUn tel article eût été le bienvenu pour moi, j'ai failli abandonner à plusieurs reprises tellement j'étais perdu dans ce système de titres et de surnoms, c'est dire ! Et il n'y a AUCUNE note pour te guider dans cette édition. Sieffert le traducteur avait promis un livre à part là-dessus, et ne l'a jamais fait !
Et pourtant tu aurais tort de t'en priver, c'est peut-être le meilleur roman que j'aie lu au final, je pense écrire un autre article sur les raisons pour lesquelles je pense que c'est un si bon roman ! Bon, me connaissant, ça va sûrement prendre un certain temps...